Le décès
Le jour se lève et la nuit tombe. L’on naît puis l’on meurt. Le savoir ne rend pas la mort plus facile à aborder. Si l’arrivée sur Terre, l’incarnation de l’âme est encore un mystère, cet événement à clairement une connotation positive et heureuse. La désincarnation, la libération de l’âme de son enveloppe charnelle semble toujours avoir été perçue comme un événement tragique et, quelque soit le moment, prématuré.
Religions & spiritualités
Dans cette quête de sens, les humaines n’ont pas réussi à lever le voile. De nombreux essais, théories et propositions ont été réalisées depuis des millénaires. Toutes semblent d’accord sur un point crucial : l’abord de la mort demande à la personne de « croire ».
Certaines croient qu’il existe quelque chose après la mort. D’autres croient qu’il n’existe rien après la mort. Certaines se posent des questions sur ce qui pourrait exister avant la vie… Toutes croient en « quelque chose ».
Quand ça va, tout va
Ces croyances sont assimilables à des certitudes en temps calmes. Les mots « je crois » raisonnent comme « je sais ». Tout le monde garde la tête froide et accepte qu’in fine, jamais personne n’est revenue témoigner. Pour autant, le puit de confiance, celui qui nous enracine dans notre humanité semble être suffisamment rempli pour nous permettre cette petite arrogance.
La mort et nous qui restons
Et puis, un jour, sans jamais pouvoir être préparée, malgré les possibilités de signes avant-coureurs, la grande faucheuse libère délicatement de son cocon humain cette âme qui poursuit son chemin.
Là, pour toutes ces personnes qui restent, la bombe explose dans leur cœur qui bat toujours. Une déflagration si forte que bien des personnes se demandent, à juste titre, comment vont-elles y survire ? Si c’est même possible ?
La Terre continue de tourner, le jour se lève, la nuit tombe et pour autant, le tic tac interne vient de s’arrêter. Comment est-ce même possible de rire ? De respirer ? Le temps s’égrène avec une infinie douleur, incommensurable.
Comment font les autres dans le deuil ?
Les exemples des personnes qui ont déjà « vécue cela » viennent en tête. Notre cœur malmené ose croire que si elles sont toujours en vie, si elles respirent et rient, c’est « que c’est possible ». Mais notre cerveau, lui responsable de nous maintenir en vie, constate la bombe atomique, la plus puissante que notre corps connaisse, qui a explosé sans faire de quartier, et qui continue de relarguer dans notre corps son poison… Et il se demande bien comment cette magie est-elle possible ?
Survivre au décès d’un proche
Alors, fier fleuron de notre poste de sécurité, le cerveau cherche et trouve tous les mécanismes possibles. Objectif : survivre à la déflagration et aux résidus.
Le cerveau : « Occupons-nous. Tout le temps. Cherchons des activités qui utilise le moindre espace de ressenti à quelque chose de contrôlable et idéalement « non douloureux ». Ou en tout cas, « moins douloureux ».
Mince, l’absence de qualité de sommeil et la fatigue qui s’accumule empêchent de continuer à cette allure démentielle. Réduisons un tout petit peu, mais gardons bien en vue l’objectif : obscurcir le plus possible les ressentis horribles.
Faisons le pas, engourdissons ce corps et cet esprit. Abrutissons-le-nous pour maintenir cette tentative de baisser le volume de ce qui est assourdissant. (Certaines personnes diminuent et/ou perdent littéralement de leur audition dans les mois et années qui suivent un décès).
Continuez soldate ! Avancez, ne baissez pas les bras, prétendez s’il le faut, mais mettez ce pied devant l’autre « comme avant », comme si « de rien n’était ». Maintenez votre place dans cette société, gardez une apparence. Refusez de tomber : qui tombe d’ailleurs ? Seules les faibles ! Et vous, vous êtes forte. Soyez forte. Soyez forte. Soyez forte ! »
Le cœur, encore sous le choc, même des années après, a beaucoup de difficulté à prendre la parole, à savoir quoi dire, quoi conseiller. Son puit de confiance, aussi rempli avait-il été, s’est retrouvé asséché. La peur s’est insinuée. De tout, de rien, de soi, de l’autre. Tout l’amour ressenti pour cette personne ne trouve maintenant pas de récipiendaire. Cet amour s’accumule à l’intérieur et commence à nous blesser. Les larmes coulent, beaucoup ou rares, et essayent de sortir un peu de ce trop plein d’amour.
Le cerveau, chef de la survie, organise du mieux qu’il puisse, jour après jour, année après année. Il a réussi, à force d’essais, à baisser le volume si fort de la douleur. Ce qu’il découvre avec le temps, c’est qu’en ce faisant, il a aussi dû baisser le volume de la joie de vivre et du bonheur. Coincé dans ses habitudes et peu pressé d’imaginer faire différemment, la personne se retrouve suspendue entre « pas encore morte » et « pas vraiment vivante ».
Lisez la partie 2 pour trouver comment Vivre après un deuil.
A très vite,
Dre N’zé Adèle, Chiropraticienne, D.C.
Je suis ravie de vous accompagner pour vous sentir bien dans votre vie !